[…] « Quelque chose attira mon attention : juste au pied du mur, sur l’herbe rase, un certain nombre de petits silex étaient disposés de manière à former un dessin ; quelque chose comme ceci. » Vaughan prit un crayon et une feuille de papier sur laquelle il traça quelques traits. « Vous voyez, continua-il, il y avait, je crois, douze petite pierres alignées et régulièrement espacées, comme je l’ai dessiné sur cette feuille de papier. C’étaient des cailloux pointus, dont les extrémités étaient orientées dans la même direction. - Oui, dit Dyson, sans manifester un grand intérêt, il s’agit certainement des enfants dont vous avez parlé ; ils ont dû s’amuser en sortant de l’école. Comme vous le savez, les enfants aiment beaucoup composer ce genre de motifs avec des coquilles d’huîtres, des cailloux, des fleurs ou tout ce qui leur tombe sous la main. - C’est bien ce que j’ai pensé ; j’ai simplement remarqué que les silex étaient disposés de façon à former une sorte de dessin et j’ai continué mon chemin. Mais le lendemain matin, alors que je faisais le même tour – ce qui est, en fait, mon habitude -, j’ai vu au même endroit une autre figure tracée avec des silex. Cette fois-ci, le motif en était vraiment curieux ; on aurait dit les rayons d’une roue, partant tous d’un même centre ; et ce centre avait une forme qui ressemblait à un bol ; le tout, vous comprenez, fait avec des silex. - Vous avez raison, Dyson, cela semble assez curieux. Il y a toutefois de fortes chances pour que votre demi-douzaine d’écoliers portent la responsabilité de ces fantaisies en pierres. - Eh bien, je pensais pouvoir régler aisément cette petite énigme. Les enfants passent devant la grille tous les après-midi vers cinq heures et demie ; j’y suis donc allé ce même jour vers six heures et j’ai trouvé la figure exactement telle que je l’avais laissée le matin. Le lendemain matin, j’étais sur place dès sept heures moins le quart et je trouvais le motif complètement changé. Une pyramide en silex se détachait sur l’herbe. Je vis les enfants arriver environ une heure et demie plus tard ; ils dépassèrent l’endroit en courant, sans regarder à droite ni à gauche. Le soir, je les observai lorsqu’ils repassèrent devant la grille, et ce matin, vers six heures, il y avait une sorte de demi-lune qui m’attendait au même endroit. - La série se présente donc ainsi : d’abord des lignes régulières, puis des rayons autour d’un bol, puis la pyramide et, enfin, ce matin la demi-lune. C’est le bon ordre, n’est-ce pas ? - Oui, c’est cela ; mais savez vous que cela m’a fait une drôle d’impression ? je pense que je vais vous paraître absurde, mais je ne peux m’empêcher de penser que des sortes de signaux se font sous mon nez, et cette idée est troublante. […] » (p. 23 à 25)
« […] Qui ferait des signaux, et à qui ? » (p.26)
« […] Je dois dire que tout cela me semble fort intéressant, répliqua Dyson. Continuons. Qu’en est-il des autres formes ? De l’Armée, comme nous pourrions appeler le premier signe, et du Croissant ou de la Demi-Lune ? » (p.27)
Arthur Machen : La pyramide de feu. Retz – Franco Maria Ricci 1978, La Bibliothèque de Babel, collection de littérature fantastique dirigée par Jorge Luis Borges The Shining Pyramid a été traduite par Francine Achaz
J'avais fini hier soir de lire cette nouvelle. J'ai eu envie aujourd'hui d'en citer un court extrait comportant le mot "signe". Je pensais le trouver à un endroit donné mais en fait n’avais absolument pas remarqué la série de mots utilisés par la traductrice avant d’arriver à l’occurrence du terme qui m’intéressait. Je serais curieux de voir les mots correspondants dans le texte anglais.
(dessin – figure – motif – fantaisie – signal – forme – signe, et plus loin (p.57) : symbole)
Faites-moi signe ! Date limite : 15 septembre 2006 jnp &
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire