À celles qui tuent

Tu te lèves très tôt comme pour y aller Tu ressembles aux hommes Qui voyagent d'affaires Tu trimballes ton sac de chiffons invisibles Tes valises amères Tes poids et mesures La nuit se moque de ta détermination Depuis toujours tu t'amenuises Dans les hublots des longues-vues Dans l'entre-deux des meurtrières Du temps passé Dans la froideur répétitive de tes vains levers Les éboueurs ont le sourire aux lèvres Les femmes marchent Sur le tracé de ton cadavre Le grand jour s'est barré Y a belle lurette C'est à peine Si tu tournes Au barbecue mouillé

Poème-minute du 21 novembre revu aujourd'hui 30