Étalage littéraire



Plath : Poems 1
Selected by Diane Wood Middlebtrook
Everyman's Library Pocket Poets
New York Toronto 1981

Joseph Pearce : Vaderland 2
meulenhof | manteau
Antwerpen Amsterdam 2008

Joseph Pearce : Terres de promesse Chronique familiale 3
Actes Sud
Arles 2009

Patrick Modiano : Remise de peine 4

Bernanos : Un mauvais rêve 5
Le Livre de Poche
1974

Daphné du Maurier : jeunesse perdue 6
Le Livre de Poche
1972

Plats et jaquettes, les couvertures de livre ici assemblées font penser aux tubes protecteurs que se construisent certains vers de bord de mer à l'aide de débris variés, ou bien encore, prises une par une, à une de ces coquilles que s'approprie le bernard-l'hermite. Si le lecteur ainsi animalisé est apparemment dépourvu d'une pince droite plus développé que la gauche, c'est sa main qui ressort pour un rien, qui écrit ou saisit.


1
Livre resté longtemps au même endroit. Le dictionnaire voisinant de moins en moins utilisé : cette anthologie ayant été établie dans l'ordre chronologique, je ne sais pas si c'est parce que l'anglais me revenait au fur et à mesure ou du fait que la langue employée était de plus en plus claire les années passant. Une relecture en approfondirait le beau et le terrible.
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2
Patrie, un roman inoubliable sur les pères et les fils, sur les patries et sur l'histoire des juifs européens au cours des deux derniers siècles.
Dans Patrie, Joseph Pearce explore l'histoire d'une famille juive. Il essaie d'imaginer ce qui lui est arrivé à des moments cruciaux de son histoire. Cinq générations. Cinq lieux. Cinq moments charnières. La Belgique en 2008. Les États-Unis en 1956. L’Allemagne en 1917. La Prusse en 1870. La Pologne en 1829.
[…]
'Pearce est un maître chroniqueur. Il décrit avec verve ce qui cause le désarroi des gens : le progrès, le changement, l'évolution.' DE STANDAARD

(Traduction de la 4ème de couverture - sauf erreur.)
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3 
J'écris ici sans fil - non sans brouillon :
Livre qu'on m'a prêté et que j'ai rendu. Journal de bord d'un voyage au long cours qu'a entrepris Joseph Pearce après avoir appris de son père l'histoire réelle de sa famille : histoire hors du commun mais pas hors de l'histoire, bien au contraire. Ou entre autres, comment sinon renouer du moins reconnaître des liens cisaillés par la guerre : à savoir rechercher les parents dispersés à la surface du globe. Et ce faisant à la fois rendre compte de la diversité des destins humains, tant dans leurs ressources que parfois leurs défauts, tout en poursuivant et affirmant son propre cheminement. Journal intime aussi, sans pourtant tenir à de quelconques dévoilements sensationnels, ni à aucune parade égocentrique : c'est au contraire la mise au jour et la constante remise à jour de l'interrogation personnelle. Car s'il vient à l'esprit l'idée d'une exploration généalogique, c'en serait une plus mentale que génétique, et dans laquelle le passé ne compte qu'à la mesure du présent, où l'auteur est amené à se comprendre comme une sorte de feuilleté (métaphore que je ne pense pas avoir inventée mais je ne sais plus d'où elle vient) qu'on peut ainsi analyser : juif, allemand, anglais, belge, flamand, catholique, athée (?) - en schématisant. Même si le livre se lit comme un roman, où les personnes rencontrées nous captivent tout autant que des personnages de fiction, c'est à ce titre qu'il est exemplaire, amenant chacun de nous à prendre en considération les fils, même moins nombreux, qui nous composent. Et cela d'autant plus aisément, étant donné son titre. S'il évoque évidemment la dénomination biblique de la Terre promise, il en articule et active autrement les termes. Il me semble que Joseph Pearce évoque à la fois la Terre entière et tous ses pays, et j'oserai même un autre rapprochement, la terre du laboureur de La Fontaine, une terre (au sens de champ) ici où là, dont les promesses ne se concrétisent que dans ce que les gens y font, qu'ils y soient nés ou qu'ils y soient allés. Sans oublier la vraie limite que constitue la guerre, ou le mal qui la cause.
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