Phares & balises

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d'un titre à un édit, d'une archive à une histoire, ou du chemin entre penser écrire et écrire comme entre penser faire et faire, avec (malgré ou à cause de) levé d'emblée à l'horizon ce nuage de noms éclairants, pataugeage et tripatouillage, avant naufrage se rattraper aux fiches, quitte à reprendre celles jetées au rebut ou au conseil de révision pour des raisons aussi diverses que fortes du sentiment instantané, quitte toujours ici à se rembobiner et s'empêtrer dans la justification, y espérant, voire y sachant, les conditions incontournables de sa voix muette et pourtant têtue sitôt réveillée, saisissez la momie entre deux crépuscules, au moment même où elle change de bandelettes, corps furtif, corps barré rembarré, osez parler de mue, oser pour oser, oser récrire

ah l'artiste, il lui fallait un monde cartographié, des mers déjà courues, des ports marqués des feux de route, des indes nommées et renommées, il n'irait pas à l'aventure sans précurseurs, sans défricheurs ni guides, sans garde-fous ni lampes-tempête, et qui sait s'il n'espérait pas profiter un jour ou l'autre de leur éclat fameux, mais c'est ici se moquer vite, ç'avaient aussi été en leur temps, en ces temps où on croit dur aux voyages futurs, de grands éclairs et des lueurs électriques, des chocs à faire peur et tout autant que la vision de terres heureuses sous les soleils le rideau déchiré laissant paraître comme des prémonitions l'inimaginable horreur du présent

et puis s'y mettre, et découvrir que la collection si évidente, que la simple reliure envisagée ne tient pas la route, que des noms étonnent ou détonnent, au point qu'on se demande le pourquoi de l'enregistrement et ce qui s'est passé des fois, et qu'on en vient à en sortir du corpus devenu du coup moins naturel qu'il avait si longtemps paru enfermé dans sa réserve, et qu'en bon administrateur on veut donner des explications, on a écrit sans être sûr, certains méritent, pour ne pas dire déméritent, d'être un moment écartés, de ne pas être jetés par-dessus bord mais d'être gardés en réserve, ne vous inquiétez pas nous vous
récrirons, quelle clémence auguste

les cas reconsidérés jettent en fait une nouvelle lumière sur le départ retardé, les récifs indiqués substituant aux blancs cailloux imaginaires les aléas hétéroclites des musiques et des images qui me dérangent au hasard, donnant en fait l'actuelle mesure de l'entreprise journalistique, misère de moi à la merci du temps, les pluies douces annoncées ont une drôle de couleur mais que faire d'autre, cartes battues abattues, quatre-vingt-trois plus dix-sept, cent tout juste, j'ai figé les vieilles fiches dans la mémoire de l'ordinateur puis ajouté des noms à une nouvelle archive1
17-II-06

1 Mise à jour de la liste : ici

Incipit

Lu aujourd'hui Dans la prison de Peter Brent.
Titre original : Mewed Up, traduction Michel Deutsch.
Dans le recueil HISTOIRES MACABRES
= Fiction spécial 14 (182 bis) ,
paru aux Éditions OPTA au premier trimestre 1969,
"[...] textes [...] issus de l'anthologie SPLINTERS
(Hutchinson and Co (Publishers) Ltd, 1968").
Le gérant: Michel Domange.

13-II-2006
Le livre:
Pas de numéro ISSN, encore moins de code barre. Formatage minimum qui délimite l'essentiel. Papier ordinaire mais cahiers qui ne se débrochent pas : plus un livre qu'une revue. Présentation en 1ère page sans racolage ni tromperie :
"Ces quatorze récits de facture moderne sont tous dus à d'excellents écrivains anglais contemporains. Ils ont été écrits spécialement pour cette anthologie et constituent, chacun, une exploration aventureuse dans des domaines inexplorés. Leur lecture constitue une expérience inédite."
Le titre et l'illustration de couverture s'avèrent opérants : annoncent d'emblée la littérature populaire quand les textes produisent en lieu et place des figures trop grossières et des frustrations redoutées les secousses et les vertiges d'un vrai train fantôme, et leur lecture me fait ouvrir la présente porte, facticité et réalité en l'occurrence renouées quand des histoires supposées à faire peur amenuisent la mienne.
Le livre (encore):
Délices et frayeurs, démons et merveilles, deux des nouvelles du début me font penser à Lovecraft, que je ne me suis mis à lire que relativement récemment, c'est-à-dire il y a un an ou deux, mais pour de bon : plus pour la forme du récit à tiroirs et la musique des mots récurrents que pour ce qui serait naturellement attendu.
Ensuite, et ce n'est pas pour rien que je lis maintenant ce livre acheté il y a plusieurs semaines, tout en bas comme aux débuts, comme en ces temps où je n'ai pas pris ni grandi, comme il ne m'a jamais été donné jusqu'ici d'être autrement moi-même, je retrouve la revue Fiction de mon adolescence, c'est-à-dire quelques numéros achetés alors, qui, après les Jules Verne de mon enfance et à côté de poètes, me faisaient accéder à l'étrange, dimension revendiquée par les éditeurs, et qui me semble absente de la plupart des fictions actuelles, quand bien même et surtout lorsqu'elles se targuent de fantastique ou d'horreur. Il n'y a plus guère que certains écrivains et certains réalisateurs qui n'annoncent pas cette couleur pour réussir à insinuer sans bruit ce coin magique entre vécu et imaginaire - peut-être à mes dépens.
Arrivé au texte signé Peter Brent, comme il m'arrive souvent au fil de la lecture, je note des mots, surtout des noms, à la dernière page du livre. Les voici recopiés : Robbe-Grillet, Becket, Sartre - Camus(??: pas vraiment lu ceux-là), Vian, Cortazar, Psycho, L'Aveu...
Là quelque part s'est curieusement matérialisé le désir d'écrire ici. A priori pour poser des questions et au final pour écrire, quitte à en être illisible. Reprenons-nous.

Questions sur le livre:
  1. Qui est l'auteur de l'illustration de couverture?
  2. Comment traduire Mewed Up en français, ou du moins en comprendre le sens?
  3. L'auteur de Dans la prison a-il aussi écrit Captain Scott and the Antarctic Tragedy, The Viking Saga, Darwin: A Man of Enlarged Curiosity?
  4. Michel Deutsch a traduit les 14 nouvelles du recueil, et de nombreux autres textes du domaine fantastique et science-fiction. Je m'étais d'abord demandé s'il était aussi l'auteur et homme de théâtre du même nom. Après nouvelle recherche je pense qu'il s'agit d'homonymes. Pour ce qui concerne la traduction, je ne peux pas la juger par rapport au texte anglais, mais je ne la ressens nulle part comme une traduction et c'est déjà beaucoup.