Hommage
à Albertine Sarrazin
(collage papier - scan numériquement rehaussé : passez la souris dessus! / roll over!)
24 novembre 2006
Paris diffère et se ressemble
Deux ans vingt ans Un autre psy
Tu te reflètes et réfractes
Un délicat de vendredi
Un restaurant a disparu
Stucs et dorures sont au top
Les Japonais pris en photo
Un chrysanthème écrit sans faute
Walt d’Amérique et Salvator
Plus les portraits d’on sait pas qui
Tu te dépêches et tu t’échappes
Grand air métro hors du panneau
Magie magie le changement
Autre bobine et autre monde
Fripiers Tati et nuit tombée
Halle si proche où si étrange
Unica Zürn* luit dans le noir
On lui dit oui elle se tue**
Yeux et insectes Immortelles
Sonne un tocsin inaltéré
**Lien ajouté le mardi 9 janvier 2007 au soir, après lecture de cette page dans le blog de Cynthia 3000
**Variante: Elle dit Oui j'efface tout
**(Ajoutée vendredi 12 janvier au soir après avoir entendu en auto Peinture fraîche sur F.C. - émission écoutée pour U.Z.)
Étant donné 1 2 : MàJ
Amicalement
PS : réceptions visibles ici
Séance de projections
(À suivre in Comme un terrier dans l'igloo * n°90, revue parue conjointement sous le titre Jam-session avec La Nouvelle Revue Moderne, Ozila et L'Échappée belle
* Dan & Guy Ferdinande, 67 rue de l'Église, 59840 LOMPRET)
Étant donné 1 2 : Arts & lettres en jpg
Réalisez un message couleur dans un rectangle de 3 sur 1 horizontal (exemples : 3 pouces sur 1 pouce ; 6 sur 2 ; 15 cm sur 5 cm…) Texte et ou images/photos/dessins/collages/scans/calculs, c’est comme vous voulez, pourvu que le fichier final soit au format jpeg (extension ‘.jpg’). Les autres proportions ou formats ne seront pas acceptés. Envoyez-le en pièce jointe (évitez les fichiers trop lourds) avec un message e-mail à l’adresse etantdonne12 arobase hotmail point fr Cela suppose que vous acceptiez ce qui suit (exemple là): - les envois seront publiés sur jnp &, par paires, dans leur ordre d’arrivée ; - le titre du message blog sera « a & b » : a = nom ou pseudo de l’auteur du 1er message, b = nom ou pseudo de l’auteur du suivant. Il n’est pas nécessaire que l’image elle-même comporte ce nom ou cette signature mais il faudra obligatoirement l’indiquer dans le message e-mail. Cela implique l’utilisation de lettres ou symboles pouvant être tapés au clavier. Vous pouvez y ajouter des informations personnelles que vous voudriez voir publiées sous les images, comme une adresse de site, de blog, ou postale, ou l’annonce d’un projet, d’une exposition ou d’une publication. En ce qui concerne les adresses e-mail, elles ne seront pas publiées ni transmises à des tiers. Cette invitation peut être copiée collée à condition de ne pas être modifiée ou tronquée. Ne rétablissez pas les symboles « arobase » et « point » sauf pour envoyer votre contribution. Ou mieux indiquez simplement son titre et l’adresse de ce blog : Étant donné 1 2: arts et lettres en jpg - De Spookrijder Date-limite : 28 février 2007. Pas de documentation papier. N’envoyez pas 2 fichiers jpg à la fois ni 2 dans la même quinzaine. Ne les envoyez pas à mon adresse habituelle. Mais n’hésitez pas à m’y envoyer questions ou commentaires.
Aboutissement : ici
Enrichissement et restrictions
libéral : Qui ne rencontre pas ou qui ne s'impose pas de contraintes, de limites.
(Trésor de la Langue Française informatisé)
Carte d'Éric Bensidon, librement complétée
La solution...
Les couleurs du temps 2006 (2/2)
Vingt et trois visiteurs j’ai tenu compte des enfants
Des époux des épouses des amis et des voisins
Je n’ai pas vu passer ni étranger ni animal
Et Monsieur M. sans patronyme a osé cette année
Franchir la porte du garage mais le chat enfui
N’a pas voulu se rapprocher Pas voulu des caresses
Qu’ils connaissent Xavier Qu’on lui dit Bonjour Monsieur H.
Yves Deux rassuré ne me trouve pas trop moderne
Et Danielle sa femme Tu ne nous avais pas dit
Françoise B. et son mari regardent les carrés du monde
Pendus par moi au bois flotté de la plage des Hemmes
Anita É. est sans son homme Elle veut voir l’enfant
Il redit Ces peintures je ne les déteste pas
Amélie leur préfère un nu croqué encartonné
Ses parents rentreront On boira bière et jus d’orange
Venues à deux en camarades comme un peu après
Deux apprenties du jeudi soir cette fois libérées
Hélène V. et M.-J. O. goûteront l'art postal
Et les murs écroulés redimensionnent le théâtre
Brigitte entre mouillée Je pense il pleut Les femmes parlent
Il y a comme un vague Comme avant les dénouements
Un arc-en-ciel à colorier sera le cul-de-lampe
De cet article de saison écrit sans trop s’en faire
Il est passé l’or du week-end Finie la comédie
Les couleurs du temps 2006 (1/2)
"Portes ouvertes des ateliers d'artistes",
manifestation organisée par la province de Flandre occidentale et les départements du Nord et du Pas-de-Calais.
J'expose les contributions reçues suite à mon projet d'art postal
"Faites-moi signe / Give Me A Sign"
ainsi que quelques unes de mes propres productions, dont des dessins croquis réalisés à l'École d'Art en
"Atelier modèle vivant".
Horaires : samedi 21 octobre de 14 à 18 heures,
dimanche 22 de 10 à 12 et de 14 à 18 heures.
Vous êtes bienvenu(e)s :
Poisson perdu dans l'Atlantique
C'était il y a trois semaines, et elle ne l'a pas reçue, alors que la documentation de mon projet "Faites-moi signe" envoyée il y a quelques jours est déjà arrivée. Je ne sais pas si le poisson s'est perdu tout seul ou s'il a été pêché!
...J'écrivais cela le 18 octobre. Aujourd'hui 24, bonne nouvelle : il avait seulement pris son temps et est maintenant arrivé à destination.
L'éducatrice
There Is A Life
Pour PINKY
23 impasse Rotrou
28000 CHARTRES FRANCE
Son projet : Robert Malaval
Format et technique libres, pas de date-limite
La féerie des eaux
Ophtalmologie
Depuis quelques jours je me demande si ma vue n'a pas faibli et aujourd'hui 3 octobre j'ai téléphoné à mon ophtalmologue. C'est un répondeur qui m'a informé de la démarche à suivre : retéléphoner en janvier pour avoir un rendez-vous en mars ou avril. Disons six mois. J'ai téléphoné à Paris : je peux avoir un rendez-vous en novembre.
Ça fait des années que c'est comme ça, on s'est habitué à vivre un peu comme dans une de ces histoires de science-fiction où l'avenir n'est pas rose. Même pas eu besoin d'une bombe atomique. On est même prié de comprendre que quelque part c'est un peu de notre faute.
On ne sait pas se débrouiller, ici.
Déballage
Drapeau rouge et chiffons en berne
Qu’avons-nous fait
Avons-nous écrit
Le petit chat est mort
La chèvre dit Monsieur Seguin
Le chemin en impasse
La clairière sans retour
La maison évanouie
Les dents du piège
Le sourire du peigne
Le foulard fatidique
Mots creux
Poche d’eau
Ce poème express servait et resservira ici d’introduction au texte en prose ci-après reproduit, les deux légèrement modifiés. Je les avais écrits en mai 1999 suite à une proposition de Guy Ferdinande ainsi formulée : « Qu’avons-nous fait du Petit Chaperon Rouge ? », dans le cadre d’une série de lectures publiques que lui et ses amis donnaient sous l’appellation « Dîners des Vilains Bonshommes et Vilaines Bonnes Femmes ».
Rideau tiré
Rapprochements et recyclages (2/3)
Courrier envoyé à Sylvie Gallet après un envoi pour son projet "Masques" et pour la remercier de sa participation à mon propre projet "Un signe".
Rapprochements et recyclages (1/3)
reprise d'une pratique de l'art postal
quasiment interrompue depuis plusieurs années,
et envoi pour le projet
"Feria de Primavera" de Serendipityart.
La partie gauche provient d'une carte fournie à cette occasion par l'initiatrice.
J'aime bien confronter ancien et actuel, noir et blanc et couleur, genres ou époques.
Give me a sign!
= Send me a sign on a square postcard without an envelope
Deadline : September 15th
/ Envoyez moi un signe sur une carte carrée sans enveloppe
Date-limite d'envoi : le 15 septembre prochain.
When I started this mail art call I wasn't sure the contributions would be posted at all and only mentioned the address of this blog.
Now details are still here
But contributions already received are there
Quand j'ai lancé ce projet d'art postal je n'étais pas bien sûr encore de pouvoir mettre en ligne les envois reçus et je n'avais mentionné que la présente adresse.
Maintenant le projet est toujours ici
Mais les contributions déjà reçues sont là
Les routes qui parlent
Du champ du signe et de sa fabrication
[…] « Quelque chose attira mon attention : juste au pied du mur, sur l’herbe rase, un certain nombre de petits silex étaient disposés de manière à former un dessin ; quelque chose comme ceci. » Vaughan prit un crayon et une feuille de papier sur laquelle il traça quelques traits. « Vous voyez, continua-il, il y avait, je crois, douze petite pierres alignées et régulièrement espacées, comme je l’ai dessiné sur cette feuille de papier. C’étaient des cailloux pointus, dont les extrémités étaient orientées dans la même direction. - Oui, dit Dyson, sans manifester un grand intérêt, il s’agit certainement des enfants dont vous avez parlé ; ils ont dû s’amuser en sortant de l’école. Comme vous le savez, les enfants aiment beaucoup composer ce genre de motifs avec des coquilles d’huîtres, des cailloux, des fleurs ou tout ce qui leur tombe sous la main. - C’est bien ce que j’ai pensé ; j’ai simplement remarqué que les silex étaient disposés de façon à former une sorte de dessin et j’ai continué mon chemin. Mais le lendemain matin, alors que je faisais le même tour – ce qui est, en fait, mon habitude -, j’ai vu au même endroit une autre figure tracée avec des silex. Cette fois-ci, le motif en était vraiment curieux ; on aurait dit les rayons d’une roue, partant tous d’un même centre ; et ce centre avait une forme qui ressemblait à un bol ; le tout, vous comprenez, fait avec des silex. - Vous avez raison, Dyson, cela semble assez curieux. Il y a toutefois de fortes chances pour que votre demi-douzaine d’écoliers portent la responsabilité de ces fantaisies en pierres. - Eh bien, je pensais pouvoir régler aisément cette petite énigme. Les enfants passent devant la grille tous les après-midi vers cinq heures et demie ; j’y suis donc allé ce même jour vers six heures et j’ai trouvé la figure exactement telle que je l’avais laissée le matin. Le lendemain matin, j’étais sur place dès sept heures moins le quart et je trouvais le motif complètement changé. Une pyramide en silex se détachait sur l’herbe. Je vis les enfants arriver environ une heure et demie plus tard ; ils dépassèrent l’endroit en courant, sans regarder à droite ni à gauche. Le soir, je les observai lorsqu’ils repassèrent devant la grille, et ce matin, vers six heures, il y avait une sorte de demi-lune qui m’attendait au même endroit. - La série se présente donc ainsi : d’abord des lignes régulières, puis des rayons autour d’un bol, puis la pyramide et, enfin, ce matin la demi-lune. C’est le bon ordre, n’est-ce pas ? - Oui, c’est cela ; mais savez vous que cela m’a fait une drôle d’impression ? je pense que je vais vous paraître absurde, mais je ne peux m’empêcher de penser que des sortes de signaux se font sous mon nez, et cette idée est troublante. […] » (p. 23 à 25)
« […] Qui ferait des signaux, et à qui ? » (p.26)
« […] Je dois dire que tout cela me semble fort intéressant, répliqua Dyson. Continuons. Qu’en est-il des autres formes ? De l’Armée, comme nous pourrions appeler le premier signe, et du Croissant ou de la Demi-Lune ? » (p.27)
Arthur Machen : La pyramide de feu. Retz – Franco Maria Ricci 1978, La Bibliothèque de Babel, collection de littérature fantastique dirigée par Jorge Luis Borges The Shining Pyramid a été traduite par Francine Achaz
J'avais fini hier soir de lire cette nouvelle. J'ai eu envie aujourd'hui d'en citer un court extrait comportant le mot "signe". Je pensais le trouver à un endroit donné mais en fait n’avais absolument pas remarqué la série de mots utilisés par la traductrice avant d’arriver à l’occurrence du terme qui m’intéressait. Je serais curieux de voir les mots correspondants dans le texte anglais.
(dessin – figure – motif – fantaisie – signal – forme – signe, et plus loin (p.57) : symbole)
Faites-moi signe ! Date limite : 15 septembre 2006 jnp &
Les matins des nuits
Une version en 'je' a été envoyée à
"TOUSNOSJOURSSONTUNPOÈME":
"Si vous désirez recevoir [cette publication],
"comme une lettre à des sœurs, à des frères", [...]
envoyez quelques jolis timbres, un poème ou une illustration à
Christian Edziré Déquesnes,
125, rue du Général Délestraint, 59230 St Amand-les-Eaux".
Soleil noir...
C'est été
C’est été comme hiver comme un bloc de coton
Comme un glacier d’enfer débarqué d’Acadie
Où les bruits assourdis n’ont pas plus de couleur
Que le papier hideux des rêves difficiles
Là les livres se taisent sans avoir parlé
Et un homme en retard balbutie ABC
Au carré transparent de la mentale épave
Chute chut cerf-volant Dieu n’est pas isocèle
C’est l’été c’est l’hiver c’est le terrier igloo
Aglagla sue à gouttes le cheval fardé
C’est les terres les sables c’est que le bât blesse
Encore un dit ravi le bison solitaire
Cette impression d’écrit a comme un goût d’Afrique
Mais on soupe longtemps de l’amourette à l’eau
Jean-Noël Potte
Parmi les travaux de J
La cellule de La Tanière ne devait jamais s’achever. »
Josane Duranteau, Albertine Sarrazin, éditions Sarrazin 1971, p.194-195.
La secrétaire a téléphoné
La secrétaire a téléphoné : il doit passer, un papier à signer. Vraiment passer ? Oui. Lorsqu’il était parti, faute d’alternative, on lui avait dit qu’il perdrait son poste et il avait pensé qu’il n’aurait plus à y retourner. La peur le reprend.
Il y va mercredi après-midi, pour ne voir que l’administration. Curieusement, le parking est presque totalement rempli. Mais les volets du bâtiment administratif sont fermés, mauvais signe. Le lourd portillon métallique est fermé et la sonnette n’y change rien. Que quelques fenêtres de l’autre bloc n’aient pas le rideau baissé et que la porte centrale soit même ouverte ne lui donne cependant pas envie de d’affronter quelqu’un. Il reviendra.
Occasion entre-temps de refaire un de ces cauchemars où il se trouve dans un tel endroit incapable de se faire entendre ou d’être effectivement présent. Il a beau parler, la situation dégénère très vite. L’alignement de l’auditoire s’altère peu à peu, puis la salle se reconfigure comme naturellement selon un plan qui l’exclut : un grand vide au centre, et ça et la autour des agrégats irréguliers de tables, où l’on discute d’autres sujets, voire travaille à autre chose. Il n’y a en fait aucune opposition ou contestation verbalement exprimée, la question ne s’en pose même pas. Il quitte son bureau pour considérer le groupe à sa périphérie même. A lui la liberté de penser qu’il est out, que sa conception de l’ordre et de la forme ne cache qu’à peine carence et autisme.
L’ayant transcrit comme beaucoup d’autres rêves, avec les liens hypertextes appropriés, là l’imaginaire, là la réalité, il y voit une autre image. Tout en rappelant l’ancienne situation d’angoisse, le groupe problématique figure aussi sa transformation actuelle. D’une part, à l’extérieur (vers l’extérieur ?), des activités diverses plus ou moins structurées, mais sans véritable enjeu personnel, et au centre comme une déforestation grandissante la désintégration inexorable des pulsions vitales.
Retour à l’établissement et entrée furtive dans le hall d’entrée. La secrétaire le reconnaît et il a plaisir à la retrouver. Capable elle est d’être agréable sans lui demander si ça va. La personne qui va le faire arrive en riant comme si elle le retrouvait avec plaisir : cette bonne blague qu’il leur a faite de leur fausser compagnie ! Il doit comprendre qu’elle voudrait bien être à sa place, et qu’en fait la question qu’elle lui pose ne se pose même pas, bien sûr qu’il va bien.
Ce faisant elle l’a seulement aidé à répondre que ça ne le faisait pas rigoler d’être payé à ne rien faire. Sur ce elle est partie, et pour une fois, est-ce c’est qu’il fait des progrès, il n’était pas vraiment énervé et a pu en partant saluer la secrétaire comme elle le méritait en lui rendant son sourire. L’autre personne n’est pas ici mise en cause en tant que telle, mais à ce moment donné comme le visage narquois des bureaucraties et des directions de ressources humaines. Oui et vous, merci madame.
Comme il rentrait chez lui, l’homme au chien lui a dit, vous avez vu, votre garage se fissure. Oui il sait, oui il a vu. Vous devez pouvoir bénéficier de la garantie décennale. A moins que l’entreprise… Depuis plus dix ou vingt ans qu’il passe, tout juste s’il regarde ou répond des bout des lèvres si on dit bonjour. C’est la deuxième fois qu’il parle. La fois précédente trois semaines auparavant, après les grands vents. Vous avez vu, votre antenne est cassée. Merci monsieur.
Trop-perçus
Me préparant à enregistrer dans mon Journal des rêves la transcription d’un nouveau et vérifiant le nom des précédents fichiers, je m’étonne de voir dans la liste des icônes "texte" des icônes "image". Aurais-je rapporté des photos prises pendant mon sommeil ? Je pense plutôt avoir fait une erreur d’emplacement lors d’un autre enregistrement. Mais l’ouverture des fichiers me remémore vaguement ce dont il s’agit. Cette fois-là au réveil, j’avais eu envie non seulement de raconter quelque chose mais aussi de reproduire un élément graphique, en fait un signe dont l’incertitude a abouti à produire une suite de quatre états, tout autant invention que souvenir, j’en conviens volontiers. Mais le résultat que j’avais oublié ne me déplaît pas.
Coïncidence : je lis actuellement Histoire de cauchemars, un des recueils de nouvelles de la « Grande Anthologie du Fantastique » (« Presses-Pocket », 1977) et dans le récit que j’ai terminé hier ou avant-hier, Juste un rêveur, de Robert Arthur, le héros rêve si bien ou si fort que les objets imaginés finissent par acquérir des propriétés physiques visuelles et tactiles qui lui font croire à leur réalité, jusqu’au point de pouvoir par exemple caresser un chat apparu. Ce n’est qu’un début : les témoins éveillés les voient bientôt aussi !
Mes « suppléments » sont de beaucoup plus modestes :
cela est là dès le début
Marques déposées
sur BFK Rives ®
de bouts de Scotch-Brite™
collés au dos d'un
échantillon de Formica®
jnp 1999
Puis ici le plaisir
un peu puéril
des exposants
et autres caractères spéciaux
N.B. : Le projet d'art postal / The mail art call
Faites-moi signe / Give me a sign
a été mis à jour / has been updated
Trompe-l’œil prosaïque
Le matin un sculpteur , et en lieu et place du visage à retaper la table rase d'un bloc de pierre inerte et muet, vierge autant que Marie : depuis quand dit-on qu’il contient déjà la forme, que l’artiste la libère de l’emprise minérale ?
Piquer, tailler, y aller du burin, les éclats censés s’arrêter aux contours préexistants, comment sonder la dureté du bloc sinon les yeux fermés, oreilles tendues vers l’invisible, oreilles prêtes à rendre au lisible la beauté emprisonnée, un jeu d’enfant.
Mieux encore : le faiseur n’y étant pour rien, simple instrument de l'entité qui commande à tout, il ne lui est demandé que de s’abandonner à ce savoir et à cette force, que d’être outil humain agi et animé.
On voit d’ici l’histoire littéraire les mythologies polythéistes monothéistes animistes les théories psychanalytiques les cortèges et les manifestations les possessions les processions les processus les protocoles les kyrielles les kyrie eleison.
Chanter le la le vrai le juste.
Le sourcier réveillé a simplement buté dessus, et disjoint le caillou qui bondait la langue mais la voir ainsi débouler fait peur, quelque chose comme la mort pourrait bien arriver, et quelqu’un perdre au change.
Des papillons volettent dans les jardins rendus et les acteurs s’esquivent.
Pertes et profits
Fin :
JNP VIII-2000, peinture perdue
J.-M. R., La Voix du Nord du jeudi 25 mai 2006 :
La Poste égare cent copies de Sciences Po Lille
« C’est un fait rarissime. » Le service communication de La Poste, après plusieurs jours de recherches, se confond en excuses. Le paquet de cent copies de l’épreuve de culture générale pour l’admission en deuxième année n’est jamais parvenu à son correcteur.
« Il ne s’agissait pas de courrier traçabilisé, explique-t-on encore à La Poste. C’était juste un recommandé. »[…]
Octobre-novembre 2000, j’expose à Lompret, à La Petite Renarde Rusée. Je vendrai une petite gouache cette fois-là et une petite peinture acrylique après « In The Garage ». Quelque temps plus tard, je pense que je vais en vendre deux autres, commandées par un ami, artiste postal (on verra que c’est le comble) de l’Oise qui, n’ayant pas pu se déplacer, s'est décidé d'après photos. Les tableaux n’étant ni grands ni lourds et les emballer correctement ne me posant pas problème, je lui propose naïvement de les lui envoyer par la poste.
Expédiés en « Recommandé R3 » le 11 octobre 2002, ils n’arriveront jamais à destination. Après réclamation le 19 novembre suivant et de multiples courriers au bureau de poste local, au « Service Clients Courrier » de Libourne, puis au plus haut niveau que je croyais atteindre, à savoir la « Direction Générale de l’Industrie, des technologies de l’Information et des Postes, Service des Industries Manufacturières et des Activités Postales », soit plus de six mois d’échanges de lettres, je n’aurais jamais d’autre réponse que :
« Après enquête, votre colis a été déclaré perdu. […] vous avez été indemnisé le 17 décembre du montant forfaitaire correspondant. »
Aucune de ces réponses n’a jamais fait allusion aux questions posées par moi dès l’annonce, que je trouvais extraordinaire, de la perte.
Il m’était déjà arrivé, par mégarde, de mettre une lettre à la boîte de départ de mon bureau de poste, et de me rappeler ensuite que je m’étais trompé d’adresse ou que je devais compléter l’affranchissement. Lorsque je le signalais aussitôt après au guichet, je n’ai jamais eu de difficultés pour rectifier l’erreur, à deux conditions : que le courrier puisse m’être attribué sans aucune ambiguïté ; que la rectification soit faite par les employés eux-mêmes : pas question de reprendre en main propre la lettre mise à la boîte. Je trouvais ça bien. Cela me confortait dans l’idée que j’avais d’un circuit hermétiquement sûr dont le personnel était seul et pleinement responsable et je croyais que l’indemnisation des objets recommandés intervenait en cas d’incident majeur : catastrophe naturelle, incendie ou cambriolage. J’avais tort.
Alors qu’un seul département sépare nos départements respectifs, je n’ai jamais réussi à savoir aucune des circonstances de la disparition : où, quand, comment, sous la responsabilité de qui? J’ai alors compris que cette disposition était simplement prévue pour couvrir tous les dysfonctionnements possibles sans avoir à les justifier.
En ce qui me concerne, le problème n’est pas la valeur de mes productions. Un imprimeur local à qui je reprochais de n’avoir pas tenu compte de mes consignes écrites de mises en page d’une impression commandée m’a une fois dit que « de toute façon ça n’était pas génial ». Le problème est celui du travail attendu de tel ou tel prestataire, professionnel ou non. Un autre imprimeur, pourtant éloigné, à qui je reprochais d’avoir transformé un rouge vermillon en rouge carmin m’a simplement demandé de réexpédier les imprimés reçus. Quelques jours plus tard je recevais l’ensemble correctement réimprimé.
D’autre part, dans ma transaction rompue, mon correspondant faisait plus que payer : il donnait un sens à ce que j’avais fait et en attendait une satisfaction. Nous avons tous les deux perdu et quelqu’un d’autre en profite sûrement : je n’ai jamais reçu aucune preuve circonstanciée d'une destruction de marchandise. Des excuses, oui : autant que de lettres-types reçues.
La Poste aurait-elle changé entre temps ? Suite de l’article :
« Nous présentons nos excuses aux étudiants et à 1’IEP », lâche la responsable de la communication de La Poste dont un représentant participera vendredi à une conférence de presse avec la direction de l’IEP. Ce jour-là, on en apprendra sans doute un peu plus sur les circonstances de la mystérieuse disparition.
Sans doute. Qui croit vraiment à une enquête ? L’intervention d’un responsable de la communication n’est pas de bon augure. Call centers et hotlines, tampons en tous genres, les seigneurs des châteaux plus que jamais inaccessibles volent (comme des oiseaux) au-dessus de la mêlée. Et c’est justement une coïncidence (qui n’en est peut-être pas une : y aurait-il article pour des particuliers non particuliers ?) qui me fait revenir sur ce chapitre désagréable. Une note termine la relation du fait divers :
~ Le 17 mai déjà, les candidats à l’EDHEC avaient dû repasser une épreuve après la disparition d’un paquet de copies.
Science Po, EDHEC… Je ne veux ni ne peux polémiquer, ni dénigrer La Poste, ni surtout faire des reproches à ceux qui y travaillent : beaucoup partagent avec les usagers une même conception de cette activité civilisée. Mais je ne suis pas sûr qu’il en aille de même avec ceux qui la dirigent. Si seulement les politiques, commerciaux et autres directeurs de ressources humaines pouvaient à l’occasion se rendre compte qu’il manque ici et là un peu d’humanité non intérimaire… Mais aiment-ils leur travail autant que les facteurs l’aimaient?
Personnellement, je crois que comme avec ma conception du Courrier recommandé je me suis mis le doigt dans l’œil en disant oui à l’Europe : je voyais en rêve une extension à l’échelle continentale des services publics, chemins de fer et postes y compris, où aurait été réuni tout ce que chaque pays avait de meilleur en la matière.
Le titre de la deuxième peinture perdue* vient en partie du fait que je m’y suis servi d’un tube que je n’utilise pratiquement jamais, préférant reconstituer la couleur en question. Si jamais vous les voyez passer quelque part ...
*JNP 1-IX-2000 : Travail au noir
Les animateurs
J. Sauvageot / A. Geismar
D.Cohn-Bendit / J.-P. Duteuil
LA RÉVOLTE ÉTUDIANTE
les animateurs parlent
Éditions du Seuil
"imprimé en France 6-68"
"L'histoire immédiate" collection dirigée par Jean Lacouture
Photo Elie Kagan
La collection méritait vraiment son nom. Que deux lettres à changer : il n'a pas fallu longtemps pour écrire agitateurs.
Faites-moi signe
Mail art call */
Projet d’art postal /
Postkunst project
Give me a sign /
Geef me een teken
Carte postale de format carré, dimensions maximum 20 x 20 cm
De préférence fabriquée, technique et support libre
Un signe = un seul - ni un mot ni un texte ni une image
Verso à votre disposition ; timbre et adresse du côté que vous voulez.(Le plaisir du donneur d’ordre : aux autres d’inventer des solutions…)
Date limite : le 15 septembre 2006Exposition en octobre + dès que possible sur jnp & au fur et à mesure des réceptions
Pas de retour, documentation si réponse correspondant au projet et adresse indiquée.
(Si vous voulez la recevoir par email envoyez-moi votre adresse électronique; la mienne est ci-contre à droite, n'oubliez pas de la décoder. La vôtre ne sera pas publiée mais seulement utilisée par moi.)
Envoyer sans enveloppe à
JNP, 36 rue de Québec, 62100 CALAIS, France
*Please send me without an envelope a
homemade postcard of square format, size free up to 20 x 20 cm
Free techniques and media
A sign = one sign - not a text nor words nor a picture, except if this picture "gives a sign" (not a message)
Sorry the solution is left to you...
(If you do want to send me a message or another artwork as well, use the back as you like - stamp and address on any side)
Deadline : September 15, 2006Works will be exhibited on line as far as I manage to do it but in any case at the above address in October 2006
No selection, no return
Documentation if work relevant to the project and sender's address written
(You may let me know your email address by writing to mine:
"jan_o_neel at hotmail dot com"
Ce grand garçon sensible
C'est un matin
L’histoire achoppe dans ma chambre
Montée du bas où qui venu
Une mort faute en noue le drame
Est-ce plus tard ma mère crie
Que la recrue va en pâtir
Je suis victime mais n’ai pas
Un alibi si impeccable
Noyé pendu le grand-papa
Savoir quand même me perturbe
Je n’ai pas pu barrer la croix
Et tu vois comme mes mots hurlent
Cinquante-trois années passées
Le désespoir est-il le sas
Du bathyscaphe où je griffonne
Une monnaie de mots masqués
On voudrait bien redémarrer
Rien qu'un voyage du manège
Or illusoire le répit
Argent perdu que nos histoires
Version légèrement modifiée d'un poème paru en 2001
"En amical salut à Jean-Michel Aubevert"
dans la revue Dixformes-Informes de Philippe Brahy
Adresse actuelle = D:\Ecriture\Vers\Mesurés
In The Garage
L’héritage de mes parents avait aidé à le faire construire, et c’était un peu comme si je rapportais ici un peu des biens familiaux vendus, si ce n’était pas faire ce qu’on n’avait jamais réussi à matérialiser là-bas.
Le local attenant à l'emplacement voiture devait me permettre de dégager la maison de tous les bouquins amassés au cours de mes pérégrinations. Mais comme je faisais visiter le bâtiment tout juste fini à Xavier et Michel un vendredi soir après la gravure ils y ont vu un atelier idéal et Xavier a trouvé qu’il fallait au moins y faire une exposition avant de l’occuper.
A condition qu’ils m’accompagnent dans l’organisation, je me suis laissé dire. J’ai invité à exposer des gens de trois horizons : Guy Ferdinande et ses amis de la région lilloise, ceux de l’atelier de Gravelines et des élèves des cours de dessin de l’École d’Art de Calais.
L’exposition IN THE GARAGE eut lieu les 26 & 27 mai 2001. Y participèrent :
Agnès CARRON, Cap'tain NICO, Christine DAUBELCOURT, Guy FERDINANDE, Jannick GODON-WARNAULT, Jean-Jacques DE RETTE, Jean-Louis REULET, Jean-Noël POTTE, Joséphine DOMINAULT, Karine BRACQ, Margrit DELCROIX-GOBBI, Marie-José VASSEUR, Mathilde BOMMEL, Michel BUTSTRAEN, Nadège FAGOO, Nicole LOUCHAERT, Philip ALSICAN, Philippe LEMAIRE et Xavier HENNICAUX.
Ce fut pour moi un événement unique et l’exposition personnelle que j’ai pu faire par la suite et ailleurs ne m’a pas apporté la même satisfaction que cette expérience modeste mais collective. Je ne dis pas événement pour signifier important mais pour exprimer le sentiment de quelque chose qui arrivait un peu tout seul et en supplément à ce que chacun avait apporté de soi. On se sentait légers.
Ci-dessous : invitation à exposer et invitation à l’exposition.
(roll over)
Parade dominicale
Photo trouvée
Exergue
De rien
Il y a quelques jours, j’ai fait des recherches sur le web pour trouver des crayons à dessin.
C’est vrai que j’aime bien chercher pour chercher, mais il y a aussi que la distribution commerciale qui s’impose, celle des gros et forts qui rachètent les petits, aboutit à une soi-disant diversification de l’offre, alors qu’en fait deux ou trois marques seulement, quand ce n’est pas une ou deux, sont représentées partout, qu’il s’agisse de yaourts, de crayons ou de papier. Cela ajouté aux contrats d’exclusivité qui lient les détaillants, il devient impossible de faire des comparaisons. Il y a un type de crayon que j’aime bien en ce moment, mais je ne le trouve que dans une seule marque et je voudrais pouvoir essayer le même type produit par des fabricants différents (je trouve qu’il est bien, mais aussi qu’il pourrait être mieux). Je sais que la logique dominante veut qu’il n’y ait plus à la fin qu’un seul fabricant, un seul distributeur et un seul ayant-droit de chaque marchandise ordinaire. On en vient à désirer que le prix du pétrole monte encore pour revenir un peu en arrière exploiter les ressources naturelles et humaines régionales, ce dernier mot pris au sens large.
Je m’éloigne du peu que je comptais écrire mais je crois que ça m’amuse de contredire le sens apparent du titre.
Le regroupement évoqué ci-dessus n’ayant pas encore abouti, j’ai découvert que des crayons qui risquent de m’intéresser ont eu une longue histoire en Europe centrale et sont encore fabriqués en République tchèque. Le site du fabricant se présentant non seulement en tchèque mais aussi en anglais je vois que leurs articles sont vendus dans plusieurs pays pour lesquels ils indiquent le distributeur, mais la France fait partie des « autres », auquel cas il faut s’adresser directement au producteur. J’envoie donc un e-mail pour savoir si un habitant du Nord-Pas-de-Calais peut se procurer leurs produits.
Le lendemain ou le surlendemain je passe en revue la liste des indésirables de ma boîte aux lettres. Entre autres filtres le spam américain m’a conduit à écarter les objets commençant par ‘re:’, mais je repêche de temps en temps de vrais courriers et en l’occurrence l’extension ‘.cz’ m’a fait le même plaisir que les timbres étrangers à un enfant collectionneur. C’était la réponse à ma demande d’information et on m’indiquait les coordonnées d’une société française distribuant leur marque. Message en anglais bien entendu, mais peut-être parce que je vois que la personne qui l’envoie porte un nom tchèque et un prénom français, « Marie », c’est en français que je fais ce que je fais toujours, à savoir dire « Merci » aux gens des administrations ou des sociétés qui prennent la peine de répondre à un message écrit, même si c’est plus facile que par courrier postal.
Peu après, retrouvant dans ma boîte un message avec ‘re:’ et ‘.cz’, ma première pensée est que j’ai dû faire une erreur de manipulation, mais non. J’ouvre et trouve :
« De rien ».
J’ai trouvé ça extraordinaire. Vous allez dire qu’il ne me faut pas grand-chose.
(J’ai envoyé un autre e-mail à la société française distributrice. Aucune réponse à ce jour. Mes craintes : soit elle n’existe plus, soit ce sont des gens qui téléphonent. J’ai horreur du téléphone.)