Étant donné l’absence patente de motifs floraux, étant donné l’incapacité flagrante du sujet ou si on veut son évidente mauvaise volonté, étant donné la disparition bientôt totale de tout accident terrestre, le vide désertique envahit inexorablement l’agenda. Abandonnés fantasmes enterrés fétiches, exit les jeux de la misère, exit les rêves de relations humaines, exit voyages imaginaires, re-bonjour les prémisses du fiasco fondamental.
Soit pour la joie comme une sorte de vernis, émail à froid ou transparent plastique, d’emblée posé sur les vignettes, sur les images des saynètes qui tournent en boucle sans spectateurs, son effacé il y a belle lurette, cellulose progressivement rétrécie : il faut une loupe pour voir bouger les choses dans le champ de fouilles, et la poser délicatement, ciel de verre globuleux, souvenir de Lourdes où sont les neiges, sur le manège des insectes intimes immémorialement piégés, fourmis à ailes et doryphores pédalant à tout jamais dans la résine des rétroviseurs…
Que verra-t-on, que saura-t-on de plus des projets mal barrés, des bateaux d’enfants restés en rade, des cerfs-volants si lourds qu’ils n’avaient jamais pu voler, jamais danser sur les ciels bleus des étés morts : qui a osé raconter qu’un jour une des rares jeunes filles qui avait voulu de lui s’était rendu compte que ça lui faisait plaisir qu’elle le serre dans ses bras et que quelques jours plus tard elle avait pris son vélo pour venir crier son nom juste devant sa maison, qui croirait qu’il a dit un autre jour je vais faire un tour puis pris un bus pour Nulle-Part-sur-Mer et qu’une fois là-bas il en a simplement pris un autre en sens inverse, qu’une autre jeune fille était assise à côté de lui, et qu’ils se sont touchés puis embrassés sans se connaître ni se parler, dites-nous vite s’il vous plaît où sont les parenthèses, où est le prochain arrêt? [...]
J.-N. P., été 2006
(À suivre in Comme un terrier dans l'igloo * n°90, revue parue conjointement sous le titre Jam-session avec La Nouvelle Revue Moderne, Ozila et L'Échappée belle
* Dan & Guy Ferdinande, 67 rue de l'Église, 59840 LOMPRET)
(À suivre in Comme un terrier dans l'igloo * n°90, revue parue conjointement sous le titre Jam-session avec La Nouvelle Revue Moderne, Ozila et L'Échappée belle
* Dan & Guy Ferdinande, 67 rue de l'Église, 59840 LOMPRET)
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