Son père

Son père avait ceci pour idéal : se retirer. Jamais il n’eut rien d’offrant. Il était prudent, très prudent, d’humeur égale et triste. Il s’effaçait parfois comme une tache. Il avait aussi de de ces énervements terribles, douloureux, et extrêmement rares comme en ont les éléphants lorsque, quittant une tranquillité qui leur a coûté des années de surveillance, ils s’abandonnent à la colère pour une bagatelle.

Henri Michaux, Plume, Gallimard nrf 1957, p. 109 (Histoire de A.)

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