Dérangements

Rêve-éclair : tout se suit en un instant. Samedi soir, endormi sur la banquette où j'avais commencé à regarder cette rediffusion actuelle du feuilleton Le prisonnier sans avoir réussi à en voir un seul épisode entier. N'en ai apprécié que l'aspect plastique, que les couleurs, dont je ne sais pas si elles sont d'époque ou rajoutées récemment. Le pull ou je ne sais quel autre haut rayé de la protagoniste du personnage principal.

D'abord simplement quelque part, dans le rassemblement mi-privé mi-public d'une fête ou d'un événement culturel, une femme jeune, non pas adolescente mais dans les trente ans quand même jeune comme je ne suis plus. Me fait la bise et dit quelque chose comme : Ça va toi? Interrogation qui n'en est pas une mais le bonjour d'une personne de l'autre sexe qui ni m'attire ni me déplaît et que je vois avec plaisir sans crainte ni obligation : la femme facile non pas au sens trivial de femme légère dont la sexualité est le seul attribut mais au contraire celle pour qui cela n'aurait été non pas crucial mais simplement une des pièces des rapports humains - celle-là qui, bien plus que les poupées érotico-pornographiques de la misère solitaire, mériterait d'être appelée fantasme, si seulement j'arrivais à ne plus me souvenir que deux ou trois réelles ont croisé ma vie, et que je les ai parfois méprisées – ou est-ce erreur, encore? Cette parenthèse avant la chute.

Le lieu du rêve se définissant davantage devient une sorte de long espace où l'on peut ou rester debout ou s'asseoir, d'abord un bar puis l'intérieur d'un véhicule de transport en commun (salut les psys), genre voiture de métro ou bus accordéon. Je cherche en vain deux sièges côte à côte mais je n'en vois que des isolés ou alors curieusement disposés les uns par rapport aux autres, ni adjacents ni opposés ni même à angle droit, comme pensé à dessein par un architecte d'ameublement urbain à la solde de je ne sais quel Big Brother. Je me dis tant pis, de toute façon j'ai oublié le nom, je veux dire le prénom, de cette femme hasardée qui a déjà disparu, et j'aurais eu trop honte de le lui (re)demander.

(Dimanche après-midi, quelqu'un refuse l'ordre des chaises.)

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