(Cycle express)
Mardi message, sans nouvelle à vrai dire, mais le vieux fou est remué. Celle au prénom de châtelaine l’a au moins entendu exprimer un souhait et l’histoire d’elle s’agrandit d’une page. Le chroniqueur se croit quelqu’un mais la semaine est à venir.
Mercredi le vent tourne. Le patient laisse entendre au médecin que ses souffrances sont désormais plus légères puis sort sans prendre garde. Au supermarché sent soudain qu’on le regarde. Reconnaît qui attend à la caisse cet ami qui le fixe comme avec étonnement sans répondre au signe de salutation que lui croit lui faire. Devra forcer pour obtenir un sourire gêné. Réalise que cela fait au moins dix ou vingt ans qu’il a lui de fait coupé les ponts, comme avec combien d’autres, pour quelles raisons intimes, sinon celle plus ou moins involontaire de reporter sur autrui ce qu’il pense qu’on lui a fait de mal, ou bien encore la honte de ce qu'il est, comptant sur un changement hautement improbable de sa façon d'être au monde pour rétablir un jour les relations rompues. Le mal fait lui fait mal.
Jeudi decrescendo. Le matin aux Attaques tri des livres arrivés. L’après-midi informatique, puis atelier modèle vivant, écourté pour vernissage inattendu, on y est invités. La statue de sable ne tiendra pas la route. Il avait soi-disant oublié avec quelle facilité il perdait la face à l’endroit du plaisir, à savoir ce soir-là l’entrée en communication avec une jeune femme à qui trouve du charme. Il avait aussi oublié avec quelle difficulté il évoluait dans ce genre de manifestation, combien il se sentait étranger à ce qui s’y passe, et d’autant plus qu’il se sent de moins en moins capable de produire lui-même un travail valable. La seule consolation une autre main un court instant posée sur son bras. A la sortie l’autre personne semblait le fuir, disant bonsoir sans même se retourner.
Vendredi après-midi unique demi-journée de solitude de la semaine, réservée au dernier des projets personnels : dessiner. Échec sur toute la ligne. Alors qu’en présence de vrais modèles il se sent animé, les photos l’arrêtent, le rétrogradent à un état antérieur, où la peur de rater la ressemblance le réduit à recourir au quadrillage, sans parvenir à rien pour autant. Le soir à Gravelines le passé n’est plus là, même plus d’illusions.
Samedi le palier. Trier des livres et jardiner sont antidépresseurs et Enfermés dehors fait rire à pleurer. Les démons attendent.
Dimanche leur fête. Un autre vernissage vient séparer le possédé du commun des humains. Plus rien ne le rattache aux images qu'il croyait aimer, ni aux gens qui sont là. La coupure dure, mais enfin tout en bas, après des heures de compulsion solitaire de l'enfer fantasmatique, le personnage rabaissé à terre par le dégoût de soi est bien forcé d’admettre que la machine vitale qu'il sent bon gré malgré se remettre en route n’a pas plus de sens moral que les icônes grotesques vocation au chaos. La grange aux vieux papiers lui sert de sas pour revenir au jour.
Lundi récrire (au moins en décider).
Mercredi le vent tourne. Le patient laisse entendre au médecin que ses souffrances sont désormais plus légères puis sort sans prendre garde. Au supermarché sent soudain qu’on le regarde. Reconnaît qui attend à la caisse cet ami qui le fixe comme avec étonnement sans répondre au signe de salutation que lui croit lui faire. Devra forcer pour obtenir un sourire gêné. Réalise que cela fait au moins dix ou vingt ans qu’il a lui de fait coupé les ponts, comme avec combien d’autres, pour quelles raisons intimes, sinon celle plus ou moins involontaire de reporter sur autrui ce qu’il pense qu’on lui a fait de mal, ou bien encore la honte de ce qu'il est, comptant sur un changement hautement improbable de sa façon d'être au monde pour rétablir un jour les relations rompues. Le mal fait lui fait mal.
Jeudi decrescendo. Le matin aux Attaques tri des livres arrivés. L’après-midi informatique, puis atelier modèle vivant, écourté pour vernissage inattendu, on y est invités. La statue de sable ne tiendra pas la route. Il avait soi-disant oublié avec quelle facilité il perdait la face à l’endroit du plaisir, à savoir ce soir-là l’entrée en communication avec une jeune femme à qui trouve du charme. Il avait aussi oublié avec quelle difficulté il évoluait dans ce genre de manifestation, combien il se sentait étranger à ce qui s’y passe, et d’autant plus qu’il se sent de moins en moins capable de produire lui-même un travail valable. La seule consolation une autre main un court instant posée sur son bras. A la sortie l’autre personne semblait le fuir, disant bonsoir sans même se retourner.
Vendredi après-midi unique demi-journée de solitude de la semaine, réservée au dernier des projets personnels : dessiner. Échec sur toute la ligne. Alors qu’en présence de vrais modèles il se sent animé, les photos l’arrêtent, le rétrogradent à un état antérieur, où la peur de rater la ressemblance le réduit à recourir au quadrillage, sans parvenir à rien pour autant. Le soir à Gravelines le passé n’est plus là, même plus d’illusions.
Samedi le palier. Trier des livres et jardiner sont antidépresseurs et Enfermés dehors fait rire à pleurer. Les démons attendent.
Dimanche leur fête. Un autre vernissage vient séparer le possédé du commun des humains. Plus rien ne le rattache aux images qu'il croyait aimer, ni aux gens qui sont là. La coupure dure, mais enfin tout en bas, après des heures de compulsion solitaire de l'enfer fantasmatique, le personnage rabaissé à terre par le dégoût de soi est bien forcé d’admettre que la machine vitale qu'il sent bon gré malgré se remettre en route n’a pas plus de sens moral que les icônes grotesques vocation au chaos. La grange aux vieux papiers lui sert de sas pour revenir au jour.
Lundi récrire (au moins en décider).
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