Il se trouve quelque part dans l'anti-sanctuaire – cet entresol inhabitable où les matériaux divers neufs et anciens de la reconstruction toujours repoussée voisinent avec les calculs bloqués, les scories les moraines des fontes irréversibles – des photos qui en disent trop long.
Ainsi celle où le sujet aperçoit implacable la mécanique de son malheur. Derrière la table de ce qui pourrait être un stand de salon artisanal ou commercial, il voit assis un homme et une femme, même ces mots qu'il emploie pour en éviter un autre lui semblent inappropriés, mais qu'écrire d'autre, assis donc, souriant à on ne sait plus quel opérateur d'occasion, devant des panneaux garnis d'images au format carte postale. Le cliché réussi aurait pu se trouver publié dans un périodique quelconque et le narrateur en question tombant dessus par hasard trouver la jeune femme désirable à souhait et envier son compagnon imaginé heureux.
Sauf que le hic : comment comprendre que le personnage masculin pris en photo n'est autre que lui-même à une autre époque – mieux vaudrait dire dans un autre monde, où rien de ce qu'il voit maintenant n'avait cours pour lui qui n'a pratiquement jamais connu qu'une irréparable dépossession. À l'heure qu'il est, le héros sans présent n'arrive même pas à s'arracher les cheveux.
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