Le funambule blagueur n’est pas aussi rassuré que ses mots d’esprit plus ou moins fumeux pourraient parfois le laisser entendre. Parti sans réfléchir, il a jusqu’ici gardé un semblant d’équilibre en balançant à droite et à gauche ses fonds de tiroirs, vieilles ficelles et boutons décousus, photos retouchées et cinéma de catéchisme. Le sac en papier dans lequel on souffle pour ensuite le maintenir fermé d’un poing et l’écraser de l’autre, les tours de cartes faciles et les images à deviner, ça il sait faire, et c’est vrai qu’il suffit de peu pour ne pas tomber mais il se demande quand même jusqu’où il pourra tenir. Il se voit déjà confondu, obligé de fermer boutique, voire poursuivi pour il ne sait que trop quels délits multiples et simultanés, usurpation et arrogance, haleine courte et publicité mensongère, et les poches vides enfin retournées, condamné à plonger sous les rires du public.
Fiction grossière. La corde imaginée n’est même pas peinte sur un pont, il n’y a ici ni pont ni bateau, ni aucune profondeur. Il n’y a pas moyen de faire le plus petit voyage, et encore moins le risque de faire une chute quelconque, toutes les portes sont peintes à même les murs, et les fenêtres sont des écrans où des robots n'agitent que des marionnettes dont l'humanité est inversement proportionnelle à leur réalisme saisissant. De public, heureusement pas trace.
De temps en temps, le claviste du troisième âge clique aperçu dans le navigateur. Le miroir qu’il essayait de fuir est toujours là et le faux clown fait une grimace.
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